“Pour faire un film j’ai besoin, avant tout, d’un sentiment. Et ce sentiment je ne sais pas l’analyser.
Je ne sais pas l’expliquer parce qu'il est irrationnel, il nait de mon histoire personnelle, de ma
psychologie, de mon intime. Donc sur ça je ne peux rien dire. Mais en partant de ce sentiment
inspirateur, j’ai besoin parallèlement de la tension d’un problème, d’un thème actuel. Qui sera
peut -être juste un prétexte, peut-être moins important que le sentiment initiale, c’est
inexplicable.”
(Pierpaolo Pasolini interviewé pendant la présentation de “Edipo Re”, Venise 1967)
NUAGES
Inspiré de l’épisode “Che Cosa Sono le Nuvole?" de Pierpaolo Pasolini contenu dans le long métrage “Caprice à l’italienne” (1968), le répertoire de ce projet a été composé selon une logique sentimentale typiquement pasolinienne dans laquelle on peut entrevoir la poétique de l'écrivain mais de façon sous-jacente.
Chaque composition a été titrée en gardant à l'esprit de nombreux thèmes chers à Pasolini, tels que la superposition des plans narratifs, l'attention portée aux rituels populaires ancestraux, le thème de l'évasion et de la diversité, l'éducation sentimentale, la sagesse populaire, l'immédiateté du dialecte, et qui se mêlent à mes souvenirs d'enfance.
Le résultat est une musique à mi-chemin entre le jazz, la chanson populaire et la musique contemporaine, qui a la capacité de s'élever, évoquant un amour fou "soufflé" d'un ciel aussi lumineux que orageux …
Ce projet représente pour moi une sorte “d’épiphanie des sentiments”, dans laquelle des souvenirs d’enfance apparaissent à livre ouvert, chansons écoutées, lieux géographiques, lieux et sentiments vécus difficiles à décrire et à définir.
Les pièces ont été composées dans une chronologie qui couvre les dernières sept années et synthétisent la plupart des
formes musicales qui m’ont fascinées depuis toujours mais que je n'ai pu exprimer en musique pour
différentes raisons.
L’expressivité de Domenico Modugno, la musique des harmonies municipales de ma
region native (les Pouilles), la musique de Nino Rota, Ennio Morricone, John Coltrane, Duke Ellington, la
musique contemporaine, le blues, la musique brésilienne, le minimalisme, la musique baroque napolitaine,
Django, la musique de Paul Bley,Keith Jarrett, Bobo Stenson et Jan Garbarek…
Des univers stylistiques différents que j’essais de faire cohabiter en les déstructurant.
Le choix d’un ensemble avec clarinette, piano, contrebasse et batterie me paraissait le plus adapté pour ce
projet.
La clarinette est un instrument classique répandu dans les harmonies du sud d’ltalie (le bande
municipali), mais aussi très utilisé dans la musique populaire de beaucoup de pays, en passant de la
tarantelle à la musique des balkans, du choro brésilien au klezmer, et bien sur le jazz.
Sa sonorité, son timbre et son grand registre mélodique m’ont toujours fasciné et j'étais persuadé qu'elle serait plus à sa
place qu'un saxophone ou une trompette pour cette musique.
Le répertoire est constitué de neuf compositions et deux reprises, une de Pierpaolo Pasolini et Domenico Modugno
“Che cosa sono le Nuvole?” et “Nuages” de Django Reinhardt.
Les musiciens du projet, avec qui je partage les mêmes intentions musicales artistiques et humaines sont Matteo Pastorino à la clarinette, le pianiste Giovanni Ceccarelliet le batteur Patrick Goraguer.
Includes unlimited streaming of NUAGES
via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
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about
Je me suis inspiré de la “Venus au miroir” de Velàzquez. Venus qui apparaît dans la cabine du camion de
Domenico Modugno, l’éboueur chanteur du film “Che cosa sono le Nuvole” de Pierpaolo Pasolini.
Le miroir rassemble toute une symbolique riche de significations, et l’image de la “Venere allo Specchio”en
particulier a été abordée par des très grands peintres d’époques différentes grâce à sa double lecture.
Velasquez utilise le jeu du miroir pour amplifier la représentation, en nous montrant ce qui est devant et ce
qui est derrière. Un jeu de perspectives dans lequel la Venus ne se regarde pas elle même, mais celui qui
l’observe. Le miroir symbolise la “vanitas”, une métaphore de l’écoulement du temps et par extension de la
beauté caduque. La présence de Cupidon qui tient le miroir représente la fugacité de l’amour ou peut être
sur un terrain moral, la supériorité du véritable amour et du désir. Ma composition avance comme une
marche solennelle, dans laquelle deux plans se reflètent, les timbres sombres de la contrebasse et de la
clarinette basse qui se fondent dans une mélodie en syncope, qui contrastent avec l’avancée monotone des
accords du piano sur tous les temps. L’improvisation centrale représente le regard de l’observateur qui
n’apparait pas dans le tableau… (Un regard d’amour? De désir? De jalousie?).
The seventh full-length from De Beren Gieren walks the line between spooky library music and free improv, shapeshifting constantly. Bandcamp New & Notable Apr 12, 2024